Franck : « Le plaisir de dépendre de l’autre »

 

Aujourd’hui, nous recevons Franck, 49 ans, libertin confirmé et membre de Nous Libertins depuis 6 ans. Cet adepte de soumission et de plaisir anal a accepté de nous parler de lui et de ses envies.

Bonjour Franck. Soumission, sodomie passive, uro… Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas une sexualité classique. Comment êtes-vous parvenus à savoir ce que vous aimiez et à l’assumer ?

Je pense que cela est venu en plusieurs phases. Le plaisir anal je l’ai découvert, seul, lorsque j’avais une vingtaine d’année. Sans honte, lors de masturbation. Puis ensuite j’ai essayé de guider mes partenaires par là. Je suis parti tout simplement du principe que ce qui me faisait du bien ne me faisait pas de mal et que tant que je ne faisais pas de mal aux autres alors il fallait essayer. Je pense qu’il fallait avoir une certaine ouverture d’esprit à la base pour franchir ces barrières psychologiques car je n’ai pas non plus eu une éducation propre à faciliter les choses. Je pense vraiment que c’est ce principe qui m’a aidé à avancer.

Puis vous avez encore évolué dans votre sexualité…

Il y a un peu moins de dix ans, j’appréciais exclusivement le plaisir anal. Ce plaisir était parfois partagé avec mes partenaires, parfois non. Pour moi, il était clair que j’étais hétérosexuel clair. Et même si mon désir de relations anales ne rencontrait pas  toujours un franc succès, en tout cas il était assumé.

Puis j’ai eu une compagne avec qui on avait des petits jeux SM mais dans lesquels j’étais le dominateur. Il est vrai que peut-être du fait de mon éducation, la société et tout le reste, je ne m’étais jamais posé la question et m’étais toujours naturellement positionné en tant que mâle dominateur. Or à une ou deux reprises,  j’ai demandé à inverser les rôles, comme ça par curiosité. Et c’est comme ça que j’ai eu une sorte de déclic. Cette inversion de jeux de rôle m’a fait prendre conscience du fait que j’aimais beaucoup être dominé.

Comment décririez-vous cet état de soumis et le plaisir ressenti ?

Je pense qu’il ya déjà l’abandon de soi et le fait de ne plus rien maîtriser dans la relation, pas même son propre plaisir. Il y a un vrai plaisir à dépendre de l’autre.

Bien sûr cela implique une relation de confiance. Je n’ai jamais rencontré de problème ceci dit, car le milieu SM est un milieu très respectueux du fait du terrain un peu délicat sur lequel nous jouons. C’est assez codifié j’ai l’impression. Car je dois vous avouer n’avoir jamais franchi le cap d’aller en soirée SM.

Et dans des clubs classiques ?

J’ai débuté les soirées en club dans la même période. C’est d’ailleurs là que j’ai découvert ma bisexualité. C’était dans un sauna. Jusque là, bien qu’aimant beaucoup le plaisir anal, je me considérais comme hétéro. Et puis un jour j’ai voulu aller jusqu’au bout des choses pour savoir clairement où je me situais et savoir ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas. La bisexualité en tant qu’actif ne m’intéresse pas. Par contre en tant que passif, on retrouve le plaisir anal. J’ai eu une ou deux fois une relation avec des hommes seuls, mais cela ne provoque pas particulièrement de désir chez moi. Une relation bisexuelle avec un couple m’attire déjà plus. Même si bien sûr, le fait que l’homme soit actif, revient quelque part au final à la même chose. Mais le fait que la femme soit là, qu’elle observe et participe donne une dimension sensuelle encore plus intéressante et c’est ça qui pour moi est très, très excitant.

Vous définiriez-vous comme trioliste ?

Ça m’est arrivé même si cela fait quelques temps que je n’ai pas eu ce type d’expérience. C’est difficile de rencontrer des couples. En outre, ce n’est plus dans ma recherche. Aujourd’hui j’aimerai rencontrer une femme qui aime s’occuper d’un homme de manière un peu particulière. Soit avec un côté vraiment domination ou en tout cas maîtrise de l’autre et de son plaisir, soit juste dans l’idée de donner du plaisir. Le premier est plus psychologique, comprend des jeux de domination, cela peut-être par exemple d’attacher l’autre, le prendre en levrette et le sodomiser pour être un peu plus direct. Les femmes dominatrices sont difficiles à trouver.

Revenons à la fois où vous avez découvert votre bisexualité…

Oui, nous étions donc dans ce sauna. Il y avait des personnes qui faisaient l’amour sur un divan devant un peu tout le monde. Donc il y avait forcément des gens qui regardaient. Et j’ai commencé à sentir quelqu’un qui me touchait la cuisse. C’était un homme et sa femme était juste à côté, et c’était clair qu’ils recherchaient quelqu’un en tant que couple. Ensuite, la femme est venue rapidement « m’encourager » et ça c’est fait comme ça. Et au-delà du non plaisir d’embrasser l’homme, car ça par contre je n’ai pas aimé, et bien mon grand plaisir et le leur, c’était d’être « préparé » par Madame qui ensuite menait la danse. Son plaisir à elle, c’était de voir son mari prendre un autre homme.

Cela a donné lieu à relation suivie très sympathique pendant plusieurs mois. Par la suite ils ont déménagés et c’est devenu plus compliqué. Il a été plus difficile de retrouver des partenaires pour ce genre de relations.

Vous estimez-vous sexuellement épanoui ?

Plutôt oui. Car j’ai eu la chance de pouvoir vivre des expériences intéressantes. Ma façon de fonctionner me permet d’assumer ma sexualité et mes fantasmes, de les réaliser puis de passer à d’autres. Cela me fait penser que j’ai un sexualité complète même si pas terminée bien sûr, mais qui continue d’évoluer pour mon plus grand plaisir.

Donc aujourd’hui vous recherchez une compagne ?

Oui, quelqu’un avec qui partager des jeux, de la complicité et un goût commun pour ce genre de relation. J’hésite encore à franchir le cap du club SM. Peut-être cela serait plus simple avec une partenaire qui m’initierait.

Le profil de Franck vous a séduite ? Vous avez envie de discuter avec lui ? Ou peut-être même de le rencontrer ? Retrouvez le sur NousLibertins sous le pseudo : franckjbl

Photo : pexels

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