Le libertinage est-elle une pratique inné ou acquis ?

Le libertinage est-il uniquement une question de rencontres et d’éducation ? Ou bien fait-il partie de nous dès le départ ?  C’est ce que nous allons tenter de comprendre ici.

Le mouton qui ne suivait pas le troupeau

Bien sûr, il n’existe pas une définition précise et universelle du libertinage. Comme nous l’avons déjà expliqué dans un précédent article, il en existe autant de visions qu’il y en a d’adeptes. De l’amateur de gang-bang hard au trioliste soft, en passant par la dominatrice avec sa pince à testicules et sans oublier le fétichiste en sous-vêtements chic, oui, il y a vraiment de quoi s’emmêler les pinceaux. Mais on peut tout de même retenir un dénominateur commun entre tous ces profils : une pensée clairement anticonformiste et une personnalité en dehors des clous.

Plus la confiture est cachée, plus on a envie de la manger

Mais cette façon de voir et d’appréhender le monde, d’où vient-elle ? Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous seriez devenu avec une éducation différente ? Où seriez-vous si vos parents vous avaient parlé de sexualité différemment ? Ou ne vous en avaient pas parlé du tout d’ailleurs ? Il est fort probable que vous soyez bien différent car notre environnement contribue fortement à façonner notre personnalité. C’est ce que l’on appelle l’acquis. Ainsi si vous avez été élevé par des naturistes en parfaite harmonie avec leur corps et la nature, il y a de fortes chances que vous soyez vous-même très à l’aise avec votre propre nudité. Et par ricochets, avec votre sensualité, votre sexualité et finalement que vous soyez plutôt open sur tout un tas de choses…

Néanmoins il arrive parfois que nous devenons ce que nous sommes, non pas suite à notre éducation mais plutôt en réaction CONTRE elle.  C’est ainsi le cas de Camille qui raconte son enfance « dans une famille bourgeoise catho coincé, comme on n’en voit qu’on cinéma ! » Au programme, une éducation stricte, l’école religieuse et une sacro sainte omerta sur tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin la sexualité. « Et pourtant, explique la jeune femme, d’aussi loin que je me souvienne, le sexe m’a toujours attiré. En même temps, c’est logique : plus tes parents cachent les gâteaux, plus tu as envie de les goûter ! Jeune ado, je me caressais dans ma chambre le soir, en douce ! Je savais que c’était « mal » mais ça rendait le truc encore plus excitant. Plus tard, je suis allée à l’internat et bien sûr, je n’ai pas renoncé à mes petites séances de tripotage. Au contraire, quand ma copine de chambre était là c’était encore mieux parce que là aussi, il y avait le risque de se faire prendre ! Je me rappelle ensuite avec mon premier copain, j’adorais faire des trucs complètement fous dans des endroits improbables ! Bref, pour moi il est évident que mon rapport au sexe a été conditionné par mon éducation même si je ne crois pas que c’était le but recherché ! »

C’est l’histoire d’une petite graine…

Là où Camille parle de l’influence de son éducation, d’autres y voient au contraire une graine libertine, présente en elle dès le départ et qui aurait germé non pas en réaction à son environnement mais plutôt en dépit de celui-ci. Ainsi pour eux, le libertin en nous serait voué à s’épanouir malgré tout, peut importe notre éducation car notre nature prévaudrait sur notre culture. C’est le cas d’Olivier : « Quand on discute avec les autres, beaucoup racontent avoir eu ce même cheminement : découverte des ces pratiques (Ndlr : libertines), réflexion voire discussion s’ils sont en couple (j’y vais, j’y vais pas ?) puis on se jette à l’eau. Je suis d’accord avec tout ça. Sauf que pour moi ça ne s’est pas passé comme ça. Je n’ai pas découvert ces pratiques, j’en avais envie tout court. Je crois que ma sexualité a toujours été plurielle. Dès le départ, j’ai eu envie de me mélanger à d’autres et pas seulement à deux. Mais après ce qui est difficile, c’est de coupler ça avec notre culture et la morale qui va avec. Or c’est cette idée de normalité qui a un problème car on a oublié qu’à la base l’espère humaine n’est pas monogame !« 

Il est vrai que l’animal qui sommeille en nous  aurait tendance à nous pousser à multiplier les conquêtes. Bien sûr ce n’est pas le cas de tout le monde mais le nombre de cas d’infidélité est suffisamment éloquent : nos désirs vont souvent à l’encore de la monogamie et de la morale. De là résulte un amalgame fréquent entre envies et sentiments, et par ricochets, de nombreux divorces !

« Je, je, suis libertine… »

Il existe enfin une autre théorie, celle de la petite graine qui aurait besoin du bon terreau pour germer. On ne parlerait dont plus de « nature VS culture » mais de « nature & culture », car les deux seraient complémentaires. Ainsi, il existerait de nombreux libertins potentiels, qui auraient  tout ce qu’il faut pour s’affranchir de cette sacro-sainte morale mais qui, sans la bonne rencontre ou le bon environnement, pourraient ne jamais évoluer dans ce sens. En suivant ce raisonnement, on pourrait donc tout à fait être libertin sans le savoir. Et puis, un jour, on aurait un déclic, une rencontre propice. Étonnement, curiosité, découverte, contemplation, envies : toute cela se rejoindrait soudain et un monde nouveau s’ouvrirait alors à nous, dans lequel on se trouverait très à notre aise. Et c’est ainsi que débuterait la grande aventure…

Alors finalement, il ne reste qu’une seule question à vous poser : qui ou quoi sera votre événement déclencheur ? Car soyons réaliste : si vous êtes ici à nous lire aussi assidûment, c’est bien que la petite graine qui sommeille en vous ne demande qu’à s’éveiller !

Photo : pexels

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